Monsieur Jourdain a un complexe, il n’est pas gentilhomme. Il se donne du mal et dépense sans compter pour avoir l'air distingué. Sujet aux flatteries, il boit les paroles de ses courtisans jusqu’à être l’objet d'une jolie mascarade, à peine plus illusoire que le but qu'il poursuit : faire partie des "gens de qualité". Le parti pris de la mise en scène se base sur l'idée que nous sommes tous des "bourgeois gentilshommes". En chacun de nous se cache le désir plus ou moins conscient d'être quelqu’un d’autre que ce que nous sommes ou pensons être. S'accepter soi-même n'est pas inné mais le fruit d'un long travail, basé sur l'observation des choses qui nous entourent. Molière nous montre comment, dans sa recherche d’un idéal, l’homme peut être amené à se moquer des ressentis et attentes de son entourage. Le comique naît naturellement du décalage entre les paroles et les actes, entre les désirs et les réalités.