Ne ferme pas les yeux  

(dans le noir c'est pire)

C’est l’histoire d’un petit groupe de réfugiés. Dans un lieu étrange, hors du temps, ils se retrouvent après avoir fui.
Ils ont peur du monde, des autres, d’eux-mêmes, du vide. Peur de l’avenir aussi et de leur passé qui ne cesse de les rattraper.
Ils sont muets, incapables de parler ou d’échanger. Leurs pensées, leurs monologues intérieurs, résonnent, rythmés par leurs peurs et leur désir vain de les surmonter.
On entend les bruits du monde, les échos de l’intime, qui disent l’angoisse et les instants de joie éphémères qui les traversent.
Ils sont un peu de nous, dans ce qu’il peut y avoir de pire ou de meilleur.
Entre théâtre d’objets, masques, jeu du corps et de la parole, cette création pousse la porte de l’intime en exaltant l’universalité de nos émotions.
Comment vivre avec nos blessures enfouies, silencieuses, criantes et cabossées ? Se faisant le miroir des enjeux actuels, ce spectacle poétique et minimaliste renvoie à l’essentiel de notre condition et touche en plein cœur notre humanité. Comme les personnages de Beckett, ils ne cherchent pas à communiquer quelque chose à autrui mais ils tentent désespérément de le dire.

 
Warren  
Au commencement était l’hypothèse du commencement, où résonnent des mots comme big bang,
où résonne surtout une discussion entre quatre chercheurs pas tentés par le diable des réponses toutes faites.
On le sait, c'est une question qui éclaire, pas de réponse, merci Ionesco.
Au commencement, il y a un petit village périgourdin : Saint Chamassy, là où va évoluer le sujet Warren et sa famille.
Ah ! Sa petite famille à lui en parallèle avec la grande famille des humains. Les quatre chercheurs n'hésitent pas à élargir leur réflexion, histoire de.
Au commencement de chaque épisode extrait de la vie de Warren, il y a des souvenirs précis de moment : pourquoi ceux-ci et pas d’autres ?
Parce qu’ils éclairent justement cette hypothèse de commencement, voyez-vous.
Au commencement, il y a toujours des analogies, avec des poules, des mollusques, des chansons, des leçons de science, des étoiles filantes, des cruautés bien humaines et tant d'autres choses. Les associations d’idées font souvent avancer des hypothèses, qu'on se le dise, que ce soit dans la quête ou une enquête, scientifique ou humaine.
 
Le Bourgeois Gentilhomme  

Monsieur Jourdain a un complexe, il n’est pas gentilhomme. Il se donne du mal et dépense sans compter pour avoir l'air distingué. Sujet aux flatteries, il boit les paroles de ses courtisans jusqu’à être l’objet d'une jolie mascarade, à peine plus illusoire que le but qu'il poursuit : faire partie des "gens de qualité". Le parti pris de la mise en scène se base sur l'idée que nous sommes tous des "bourgeois gentilshommes". En chacun de nous se cache le désir plus ou moins conscient d'être quelqu’un d’autre que ce que nous sommes ou pensons être. S'accepter soi-même n'est pas inné mais le fruit d'un long travail, basé sur l'observation des choses qui nous entourent. Molière nous montre comment, dans sa recherche d’un idéal, l’homme peut être amené à se moquer des ressentis et attentes de son entourage. Le comique naît naturellement du décalage entre les paroles et les actes, entre les désirs et les réalités.

 
Le bal des grenouilles  

Ça coasse.Ça chante.Ça se cache.
Une fleur, une libellule, deux grenouilles.
On les appelle Jacky et Scarlette mais eux ne s’appellent pas.
Ils préfèrent jouer à…

Ça se moque.Ça s’invente.Ça se danse.
Une cabane, une fille, un garçon.
On les pense comme ci, mais eux ne sont pas comme ça.
Ils préfèrent jouer à…

Ça se transforme. Ça se trompe.
Ça s’inverse, ça chahute, ça s’énerve, Ça s’étonne, ça se marre, ça s’emballe, ça se joue…
Ça s’arrête.

Et demain ?...
Ça recommence.

Le Bal des Grenouilles nous entraîne, sans mot, au cœur de l’imaginaire de l’enfance, ce monde de tous les possibles où le jeu n’a pas encore de contrainte. Ce ballet corporel, visuel et sonore offre un univers différent, décalé, fantaisiste et poétique, plein d’humour et de tendresse.

 
Hôtel particulier  

« Je suis petit voleur, grand faussaire, flambeur, vitriolé, dépressif, pessimiste forcené, fier, tracard, indélébile, maladroit, addict, et violent. »

Serge Gainsbourg, 1988

Auteur pudique, Gainsbourg a caché tout le long de sa vie de véritables bijoux  sous le toc des mélodies pop, il y a donc une vraie surprise à voir percé à jour les secrets de ce faussaire de luxe,  à découvrir le portrait d’un homme qu’on croyait connaître  et qu’on n’écoutait plus vraiment...

 

Ce n’est pas l’histoire de Gainsbourg qui est racontée là, mais celle d’un homme perdu dans ses pensées et qui nous donne à voir ses visions personnelles de l’homme et de la femme. L’homme qu’il aurait aimé être et l’homme qu’il est. La femme qu’il aimerait séduire et celle qu’il a.

Prisonnier des ses fantasmes, cet homme nous livre ses angoisses et ses rêves. Un conte fantastique, presque surréaliste, sans aucune référence au présent. Les textes de Gainsbourg servent juste de supports pour peindre cette histoire. En recoupant ces textes, des personnages dont la personnalité et les caractères se sont imposés d’eux même ont été mis à jour : fragiles, déprimants, amusants… surprenants, ils sont présents, humains et vivants.

 

 

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